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E-agriculture

L'homme est indispensable! la machine n'est pas intelligente!.. sures?

Le progrès est inévitable ! Malgré les voix qui chuchotent l’impossibilité de l’accomplissement d’un objectif ou d’un autre, la locomotive de la progression avance sur les railles du développement avec des pas fermes et qui accélèrent après chaque « Milestone ».

Aujourd’hui on s’attaque à un sujet au cœur de plusieurs débats autour du globe. Certains le nomment l’apocalypse digital de l’Humanité, d’autres le nomment  le début d’une nouvelle ère de productivité, d’efficacité et de prospérité ! L’intelligence artificielle

Comme son nom l’indique, l’I.A  est en quelques  mots la construction d’algorithmes capables d’apprendre et de procéder à la prise des décisions d’une façon autonome sans intervention humaine. N’ayez l’impression que ça consiste à la préparation des commandes prédéfinies qui s’exécutent selon les conditions présentes. (Exemple : si une voiture est devant le garage, la porte s’ouvre, si non, la porte reste fermée !) Ce n’est pas une intelligence artificielle, c’est plutôt l’automatisation,  si on y ajoute d’autres éléments interconnectés qui échangent ces commandes entre eux, on parle dans ce cas de l’IOT ou l’internet des objets. L’intelligence artificielle  est trop plus sophistiquée, formidable que ça,  pour certains elle est  très terrifiante.

L’IA est l’ensemble des théories et des techniques mathématiques, statistiques et de programmation développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l'intelligence humaine (raisonnement, apprentissage, prise de décision, évaluation des conséquences et prise des nouvelles décisions mieux optimisées perpétuellement  …). Malgré l’impression que cette « science » donne qui varie entre futuriste, SC-FI et même apocalyptique, elle est relativement ancienne ! En faite en 1950, le mathématicien fameux Alan Turing a présenté ce concept au monde dans son livre « Computing machinery and intelligence ».  Ce dernier soulève la question d'apporter aux machines une forme d'intelligence. Il décrit alors un test aujourd'hui connu sous le nom « Test de Turing » dans lequel un sujet interagit à l'aveugle avec un autre humain, puis avec une machine programmée pour formuler des réponses sensées. Si le sujet n'est pas capable de faire la différence, alors la machine a réussi le test et, selon l'auteur, peut véritablement être considérée comme « intelligente ». Alors lorsqu’on vous parle des systèmes intelligents dans un domaine particulier, on vous décrit un algorithme qui imite le cerveau humain du point de vue raisonnement et prise de décision mais qui l’excède nettement et d’une façon énorme en terme de quantités d’informations sur lesquelles l’apprentissage est effectué, en terme de vitesse de calcul, capacité de calcul simultané, pragmatisme parfait et rationalité impeccable en terme d’optimisation grâce au faite que cette intelligence s’incrémente en compétence, précision et efficacité avec chaque expérience réussie ou échouée…

Nous sommes dans un monde plein de gadget et chaque jour, des dizaines de nouvelles inventions sont pompées dans le marché pour un utilisateur de plus en plus moins informé de ce qui se passe dedans. Le monde est en train de se transformer en un immense hypermarché engorgé de « boites noires » qui font des choses presque magiques… Pour nous, en tant qu’intervenants agricoles et agroalimentaires, il est hors de la question qu’on adopte cette perspective médiévale en admettant que les boites noires technologiques sont impénétrables pour nous sous prétexte qu’elles sont « hors domaine » ! Chers lecteurs, aucune innovation signifiante dans un domaine ne peut être dérivée du domaine lui-même, une connaissance transversale est vitale pour la progression qui est devenue synonyme de la survie... on souhaite décortiquer quelques boites noires avant de passer à l’application de l’IA dans notre domaine d’expertise.

Prenons l’exemple des services mails, quelque chose qu’on utilise tous quotidiennement quoi que ce soit nos champs d’action ou domaines d’expertise, un outil reconnu par le système judiciaire comme document officiel. Les mails sont des messages codés en binaire par vos appareils et imprimés sous forme de pixels sur vos écrans grâce à plusieurs éléments hardware et software. L’intelligence artificielle a tendu sa longue main dans vos boites de réception ! Comment ?

Les filtres « anti spam » qui redirigent les messages indésirables qualifiés de spam loin de votre boite de réception principale ! Mais qui a fait la qualification au juste ? Les algorithmes sont en mesure d'optimiser leurs calculs au fur et à mesure qu'ils effectuent des traitements. C'est ainsi que les filtres anti spam deviennent de plus en plus efficaces au fur et à mesure que l'utilisateur identifie un message indésirable ou au contraire trait les faux-positifs.

Votre assistante Google sur vos smart phones est aussi un exemple splendide de l’IA. La reconnaissance vocale est capable de transcrire les propos formulés en langage naturel puis de traiter les requêtes soit en répondant directement via une synthèse vocale, soit avec une traduction instantanée, ou encore en effectuant une requête relative à la commande.

Alors qu'en 2015 le marché de l'intelligence artificielle pesait 200 millions de dollars, on estime qu'en 2025, il s'élèvera à près de 90 milliards de dollars.

Au fur et à mesure de l'évolution de ces travaux, l'intelligence artificielle passe du simple chabot générique à un système de gestion de fonds automatique en finance, une aide au diagnostic en médecine, une évaluation des risques dans le domaine des prêts bancaires ou des assurances ou encore un allié décisionnel sur le terrain militaire et bien sur, elle s’attaque à l’Agriculture...

On a choisi pour vous deux exemples pionniers de l’application de cette technologie dans l’agriculture en Tunisie par des jeunes Tunisiens ambitieux que, via leurs projets, vous aurez un aperçu lucide de ce nouveau marché et espérons une inspiration pour que vous vous engager aussi !

SEABEX :   

SEABEX     

SEABEX est un projet ambitieux qui a gagné la compétition d’innovation d’Orange Tunisie 2018, il opère dans le domaine de l’agriculture de précision ou « l’agriculture intelligente », géré par une équipe de jeunes ingénieurs motivés et pluridisciplinaires, SEABEX est un système de collection et de gestion des données du champ (température, humidité, % sel minéraux.. etc)  en temps réel, il effectue l’apprentissage de la machine (machine learning) sur les séries de données construites (data sets), partage  les conclusions déduites et  prend les décisions adéquates au fur et à mesure en informant l’exploitant sur une plateforme de partage mobile, c’est un système qui promet de limiter le gaspillage d’eau en irrigation, la meilleure gestion des ressources selon la priorité d’emploi et se positionne sur la parcelle comme des yeux vigilants à  24/24.

i FARMING

i Farming

i Farming est une entreprise spécialisée dans les solutions innovantes pour l’agriculture intelligente, cette organisation futuriste Tunisienne vient de lancer deux nouvelles applications très intéressantes qui touchent la gestion de l’exploitation à partir d’un angle non conventionnel. La première application porte le nom : SENYA, c’est une application de gestion à  distance des exploitations agricoles qui opère sur deux axes, l’axe technique : la fertilisation, le traitement phytosanitaire etc...  et l’axe financier en gérant les coûts et les rendements. « SENYA est un coach dans votre poche » affirme Madame Rabeb FERSI, ingénieur agronome et co-fondatrice de i FARMING. SENYA prendra en charge de planifier les interventions sur le champ chaque jour et au fur et à mesure des données collectées grâce à des capteurs sur terrain et aux informations fournies par l’exploitant (surface, culture etc..). Le plan proposé joue le rôle d’un outil d’aide à la décision qui optimise chaque intervention proposée en fonction de l’objectif de l’exploitation.

La deuxième application porte le nom : PHYT’EAU. C’est une application web de gestion d’exploitation avec une focalisation sur l’irrigation ; ce système incorpore des données collectées à partir de capteurs sur terrain, sous sol et en interrogeant les bases de données des stations météorologiques sur la parcelle en question. « C’est outil séducteur pour les jeunes qui les incite à s’engager dans les projets agricoles ! Qui ne veut pas gérer sa ferme à partir de son smart phone ? »  Ajoute Madame FERSI.   

Ce n’est plus de la science fiction, l’i FARMING est bien là ! De n’importe quel angle de contemplation ça ne peut être rien autre que quelque chose de bien pour le domaine, comme on a dit, la progression est inévitable et en fin de compte si vous ne faites pas le saut digital, votre concurrent le fera !

Un avantage concurrentiel, un outil d’optimisation ou une phase transitoire vers d’autres innovations trop plus radicales... ce qui est certain, l’I farming n’est plus un dessin sur papier ou une idée importée… il est ici en Tunisie en exposition à SIAT 2018 au foire de EL KRAM.

Et vous ? Que pensez-vous de ce que ces jeunes pionniers sont en train de faire ? Voulez-vous rejoindre la locomotive de l’évolution ? Si oui partagez avec nous votre vision ! Si non argumentez votre point de vue pour un apprentissage collaboratif et fructueux.

author

Hamza BOUZIDI

Ingénieur National en Economie Rurale (Développement et Management des Projets)