Les principaux syndicats agricoles, l’UTAP et la Synagri ont fustigé, lundi, la situation délétère dans laquelle se trouvent les secteurs de l’agriculture et de la pêche en Tunisie.
Dans un communiqué publié, par l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche, celle-ci dénonce la hausse du prix du carburant décidée, en catimini, par le gouvernement tunisien dans la nuit du samedi à dimanche.
Dans son communiqué, l’UTAP a déploré la hausse du prix du carburant, “une des principales dépenses dans le secteur de l’agriculture et de la pêche” qui augmentera les coûts de production et entrainera des pertes et endettera encore plus les agriculteurs et les pêcheurs sans compter les répercutions sur le pouvoir d’achat des consommateurs.
Selon l’UTAP, cette hausse contribuera à “couler” encore plus les agriculteurs et les pêcheurs déjà dans une situation critique, affirmant que des mouvements de protestation seront à prévoir.
De son côté, le Syndicat des Agriculteurs de Tunisie (Synagri) déplore “un démantèlement” continu du secteur de l’agriculture et de la pêche et une “absence de réaction” du gouvernement face aux appels répétés des agriculteurs et des pêcheurs pour sortir le secteur de la crise.
Le syndicat déplore la hausse conséquente des coûts de production et l’absence totale de toute considération de la part du gouvernement.
“Le Synagri demande au chef du gouvernement d’assumer toute ses responsabilités face à la situation catastrophique et la révision de la mauvaise gestion du ministère de tutelle (...) et l’intervention urgente pour mettre fin à la précarité des forces productrices du pays” indique le communiqué.
En février dernier, les représentants des quatre organisations professionnelles en Tunisie avaient l’Etat à libéraliser les prix des produits agricoles tout en demandant au gouvernement de réduire le coût de la production agricole, afin de limiter l’envolée des prix.
Le président de l’UTAP, Abdelmajid Ezzar, avait souligné la nécessité d’adapter les prix des produits agricoles à l’effort de l’agriculteur et au coût de la production, appelant ”à renforcer le sytème de production agricole et à faciliter la commercialisation des produits agricoles”.
Le président de l’Organisation pour la Défense du Consommateur, Slim Sâadallah, avait, pour sa part, dénoncé la vente de 40% des produits agricoles hors des marchés organisés, favorisant la vente anarchique des produits agricoles.