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Agriculture

Projet terri'coop: quatre axes de développement traités à l’île de kerkennah

Les produits de la mer de Kerkennah représentent un vecteur socioéconomique de taille à promouvoir au mieux sans pour autant nuire à l’environnement déjà assez fragilisé de cette île.

Dans le cadre du projet TERRI'COOP, dirigé par la CIHEAM-IAMM, une mission technique a été réalisée du 13 au 19 Octobre 2019 à l'île de Kerkennah (gouvernorat de Sfax en Tunisie) par coopération entre une délégation française, représentant plusieurs structures de la Région Occitanie (région administrative française) et des experts tunisiens représentant aussi bien des institutions de tutelle, la société civile et des professionnels. La mission a réussi, dans un premier temps, à tracer les grandes lignes d’une coopération territoriale au service du développement durable dans ces deux régions des deux rives de la Méditerranée.

La mission a porté sur 4 axes:

  1. la valorisation du crabe bleu (une espèce invasive exploitée à Kerkennah mais aussi à Zarzis): 

    Les experts des deux pays ont établi les ébauches d’un projet pilote qui consistera en l’investissement dans le stockage et dans le transport du crabe bleu vivant. Une étude de faisabilité sera, d’ailleurs, financée par Devlok afin de déterminer les moyens à même de concrétiser ledit projet.

    Les débats ont été, en effet, vifs en ce qui concerne l’instauration d’une usine de transformation du crabe bleu ; voire de la mise en place d’une zone industrielle dans une île qui préserve, encore—et en dépit des innombrables problèmes environnementaux et socioéconomiques—son charme naturel.

    Les avis ont été mitigés : certains se sont exprimés sur l’impératif de donner un coup de pouce salutaire au développement socioéconomique de cette région en y implantant une zone industrielle pour la valorisation de ses produits de la pêche. D’autant plus que la création d’une zone industrielle à Kerkennah ouvrirait la voie à d’autres activités économiques tout aussi importantes pour l’environnement dont le recyclage du plastique.

    D'autres activistes ont prononcé leur opposition, vue que l’île de Kerkennah endure assez de problèmes environnementaux dont un taux élevé de pollution menaçant la faune marine. L’étude de faisabilité aurait, probablement, le mot final pour trancher la question.

  2. la labélisation et la commercialisation des produits de la mer: notemment la technique de pêche "la charfia", caractéristique de l'île tunisienne
  3. la lutte contre la pollution plastique: soutien des jeunes entrepreneurs de l'île de Kekennah et réalisation d'une étude scientifique sera réalisée à la base des études et des projets menés jusque-là pour délester la mer de Kerkennah des nasses en plastique et la réalisation de compagne de sensibilisation par la société civile pour les pêcheurs.
  4. la thématique de la perma-culture et l’agro-écologie à Kerkennah: formation sur les thématiques et la mise en place de nouveau technique qui consiste en l’alimentation du sol et non des plantes. Cette technique consiste à un broyage du sol afin de réduire sa salinité et le taux de PH et restituer sa fertilité du sol. Cette technique s’impose dans un territoire aussi détérioré que celui de Kerkennah, ce qui permettrait de réimplanter des palmiers et de restituer la véritable « charfia » et non celle fabriquée en plastique.

Rappelons que ce travail de coopération territoriale est cofinancé par Devlok (un projet mis en oeuvre par le CIHEAM-IAMM dans les îles Kerkennah et financé par la Délégation de l'Union Européenne en Tunisie dans le cadre du PAP-ENPARD. Ce projet a commencé en Novembre 2017 pour une période de trois ans), le programme Leader et la Région Occitanie.

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Omar KSIBI

Formateur-Consultant-Auditeur | spécialisé en qualité et sécurité des aliments