Dans une interview accordée à l’Agence TAP, le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), Tarek CHERIF, a appelé à la création d’un ministère du Commerce extérieur chargé exclusivement de la promotion des exportations et de l’appui aux exportateurs afin de réduire le déficit commercial et améliorer les réserves en devises. Il a ajouté que les problèmes du commerce extérieur ne sont pas les mêmes que ceux du commerce local, estimant qu’il été impossible de les regrouper sous la tutelle d’un seul ministère.
"Les entreprises exportatrices font face à plusieurs difficultés, notamment administratives et bancaires, outre les problèmes qui concernent l’importation des matières premières, le financement de l’exportation et la logistique liée au transport via les aéroports et les ports vu l’absence de lignes directes. Ces difficultés freinent le développement des PME et n’incitent pas les entreprises à exporter." a ajouté M. CHERIF.
Même les entreprises étrangères implantées en Tunisie font face aussi à plusieurs difficultés, a souligné le responsable de la CONECT, mettant l’accent sur l’importance de la création dudit ministère qui devrait jouer un rôle important dans l’identification des solutions à même de leur permettre de booster leurs investissements.
Outre l’accompagnement des entreprises exportatrices, le premier responsable de ce ministère sera chargé d’effectuer des visites de prospection pour accéder à de nouveaux marchés, faciliter l’accès des entreprises aux marchés promoteurs, œuvrer à la préservation des marchés traditionnels et accéder aux marchés africains et des pays du Golfe, explique encore le responsable.
Une étude réalisée, l’année dernière, par la CONECT a révélé que la Tunisie ne dispose pas d’une vision stratégique et complète de l’export au niveau des entreprises et structures de l’Etat, outre l’absence d’une approche stratégique au niveau des structures d’appui et d’accompagnement qui n’accordent pas de véritables appuis technique aux entreprises exportatrices.
Selon la même étude, les chefs d’entreprises ont pointé du doigt le climat inadéquat pour l’exportation, comme l’instabilité sociale et économique, le cadre législatif, outre l’adoption par l’administration d’un ancien modèle de développement qui date des années 70, le transport, la douane et le secteur bancaire.